La Bernache cravant, petite migratrice venue du Nord
La Bernache cravant (Branta bernicla) est l’un des symboles de l’hiver sur les côtes atlantiques françaises. Plus discrète que ses cousines oies grises, elle séduit par sa petite taille, son plumage sombre et son caractère sociable. Chaque année, des dizaines de milliers d’individus parcourent plus de 5 000 kilomètres pour atteindre nos rivages, après une longue migration depuis les terres glacées de Sibérie ou du Groenland.

Un petit oiseau courageux
Avec une envergure d’un peu moins d’un mètre, la Bernache cravant est l’une des plus petites oies du monde.
Elle se reconnaît à :
- son plumage brun-noir,
- son cou marqué d’un collier blanc,
- son cri roulé et caractéristique, audible au-dessus des vasières.
Espèce grégaire, elle forme l’hiver de vastes troupes bruyantes qui se déplacent entre les estrans, les prés salés et parfois les prairies côtières.
Une espèce longtemps menacée
Au XXᵉ siècle, la Bernache cravant a connu plusieurs effondrements drastiques, notamment à cause :
- de la surchasse,
- de la pollution marine,
- de la destruction des herbiers de zostères (due à une maladie cryptogamique dans les années 1930).
Sa population reste aujourd’hui très surveillée par les naturalistes européens.
Grâce à la protection des milieux côtiers et à l’attention croissante des observateurs, ses effectifs montrent une tendance globalement stable, même si certaines sous-espèces demeurent vulnérables.

Une messagère des océans
La Bernache cravant nous rappelle à quel point la santé des écosystèmes marins est précieuse.
Dépendante des herbiers, sensible aux dérangements et fidèle à ses zones d’hivernage, elle incarne la nécessité de préserver les milieux littoraux face au changement climatique et à l’artificialisation des côtes.
Protéger la Bernache cravant, c’est protéger tout un paysage.



